Je voudrais bien, a priori, féliciter l’indéfectible amour du patriarche Dr A DOUFISSA pour notre culture, son engagement et son inlassable travail pour la préservation et la promotion de cette culture guidar qui nous est chère.
Après avoir présenté la situation de disparition des langues dans le monde, Dr A DOUFISSA nous a fait une analyse quasi-complète des langues dans le monde tout en restant prêt à recevoir diverses idées pour sauvegarder et promouvoir la langue guidar.
« Selon une étude de l’UNESCO (commencée en 1997 et dont le rapport fut diffusé en 2002), écrit-il, pas moins de 5500 langues sur 6000 disparaîtront d'ici un siècle... Cela signifie que 90 % des langues actuelles seront liquidées au cours de ce siècle… (bien évidement si rien n’est fait) ;
La mort des langues est une conséquence inévitable de la suprématie des langues fortes dans l'arène linguistique. De façon générale, on peut dire qu'une langue est menacée dans sa survie dès qu'elle n'est plus en état d'expansion, dès qu'elle perd de ses fonctions de communication dans la vie sociale ou n'est plus pratiquée quotidiennement pour les besoins usuels de la vie, dès qu'elle n'est plus rentable au plan économique, ou dès qu'il n'y a plus suffisamment de locuteurs pour en assurer la diffusion…
Le linguiste français Claude Hagège estime, pour sa part, qu'une langue disparaît «tous les quinze jours», c'est-à-dire 25 annuellement. Autrement dit, à ce rythme, si rien n'est fait, le monde aura perdu dans un siècle la moitié de son patrimoine linguistique, et sans doute davantage à cause de l'accélération due aux prodigieux moyens de communication »[1].
L'UNESCO qualifie le phénomène d’un « massacre ». Le pire, c’est qu’on ne le remarquera peut-être même pas, car la disparition d'une langue ne représente jamais un événement bien spectaculaire. Pourtant, on peut parler d'un véritable «cataclysme» qui se produira dans l'indifférence générale. Certains ne s’en inquiètent, malheureusement, pas.
Les facteurs d’extinction d’une langue sont divers tel qu’il ressort de l’article de Dr A DOUFISSA.
I. Les causes et processus d’extinction des langues
1/Les causes de disparition d’une langue
Nous ne ferons que les énumérer, dans le cadre présent. Il s’agit de :
2/Le processus de la mort des langues[2]
La mort d'une langue n'est pas subite, sauf dans le cas d'un génocide où l'on supprime plus ou moins instantanément tous les locuteurs de la langue. Le premier symptôme de la régression d'une langue apparaît quand un peuple commence à ne plus utiliser sa langue, quand il l'abandonne pour la remplacer par une autre qu'il estime plus rentable. Ce processus se déroule en des phases provisoires de bilinguisme variable mais de plus en plus généralisé.
2a/ Le bilinguisme social
En soi, le bilinguisme ne constitue ni une maladie ni une vertu, et il n'est jamais la cause de la disparition d'une langue. C'est simplement un moyen que prend un peuple pour changer de langue parce que la première ne lui apparaît plus utile. Dans la phase initiale de régression, la minorité est persuadée qu'apprendre la langue de la majorité enrichira sa vie culturelle, lui assurera un meilleur développement économique, l'ouvrira vers l'internationalisme contemporain et lui évitera un repliement sur soi. Le problème, c'est que le bilinguisme social est presque toujours assumé par les seuls minoritaires parce qu'il leur apparaît une nécessité ; par contre, le bilinguisme est inutile pour les majoritaires à moins qu'il ne s'agisse d'une pure coquetterie culturelle. Autrement dit, le bilinguisme social étendu plus ou moins à toute une communauté est le fardeau de la minorité, à peu près exclusivement. Le type de bilinguisme qui prévaut dans l'extinction des langues ne correspond ni au bilinguisme individuel ni au bilinguisme institutionnel, mais à un bilinguisme social généralisé dans toute une communauté ; on peut alors parler de « bilinguisme ethnique ». Le bilinguisme individuel est un phénomène isolé qui ne remet pas en cause les fonctions dominantes de la langue maternelle dans la vie sociale ; un individu qui pratique un bilinguisme instrumental dans des fonctions limitées et bien déterminées ne court aucun risque de perdre sa langue. Le bilinguisme institutionnel, pour sa part, permet à chacun des groupes en présence de pratiquer l'unilinguisme, laissant à l'État le fardeau du bilinguisme au sein des organismes qu'il contrôle. Mais si le bilinguisme favorise la langue seconde dans la plupart des rôles sociaux stratégiquement importants, l'individu bilingue met sa langue en danger. La non-utilisation de sa langue maternelle entraînera une perte d'habileté linguistique et une perte de l'identité culturelle. Si cet état de bilinguisme s'étend à toute une communauté, la mutation linguistique est imminente. La caractéristique de ce bilinguisme social évolue dans le temps dans une direction unique, avec de plus en plus de personnes, pour de plus en plus de fonctions, jusqu'au moment où toute la communauté utilise la langue seconde pour tous les besoins usuels de la vie quotidienne. La langue maternelle ne subsiste plus alors qu'à l'état résiduel tout en étant fortement imprégnée de la langue dominante. Cette mutation linguistique (ou assimilation) est favorisée par deux forces convergentes. En effet, entrent en jeu à la fois l'attraction de la langue dominante et la pression sociale du groupe minoritaire vers cette même langue. L'attraction se manifeste par les avantages économiques et culturels que retire la minorité, alors que la pression sociale se traduit par l'ensemble des fonctions que choisit cette communauté : la langue d'enseignement, la langue de travail, la langue des loisirs, la langue de l'information, etc. La durée du bilinguisme transitoire est déterminée par le nombre et l'importance des pressions exercées sur la langue maternelle. Si toutes les fonctions de communication s'orientent vers la langue étrangère, la mutation linguistique sera rapide et la mort inévitable. La situation des francophones hors Québec peut servir à illustrer toutes les phases du processus de la mort des langues, en passant du bilinguisme individuel isolé (Nord du Nouveau-Brunswick) au bilinguisme ethnique étendu à toute la communauté (Terre-Neuve, Nouvelle-Écosse, Sud de l'Ontario).
2b/L'assimilation dans l'espace
On peut résumer schématiquement le processus de l'assimilation ou de remplacement de la langue dans l'espace selon quatre étapes. L'assimilation commence avec le bilinguisme systématique de l'élite sociale pendant que la masse demeure unilingue. Puis celle-ci devient progressivement bilingue dans les villes, alors que la population des campagnes reste unilingue. Les villes évoluent ensuite vers un bilinguisme grandissant, tandis que le bilinguisme gagne les zones rurales. Lors de la dernière étape, celles-ci passent massivement à l'unilinguisme tout en ne laissant subsister que quelques îlots bilingues. Linguistiquement parlant, la langue dominée voit son système phonétique se fondre lentement dans la langue dominante, ses phrases se calquent sur celles de l'autre langue, son lexique est absorbé graduellement. La langue meurt par transformation, absorbée par la langue dominante, et ce, tant dans son système linguistique que dans son statut et dans la réduction de ses locuteurs. Toutefois, contrairement à ce qu'on peut croire, le processus de la mort d'une langue n'est pas nécessairement irréversible. La langue n'est pas un organisme biologique qui naît, vit plus ou moins longtemps et meurt. C'est une réalité sociale qui peut faire fi des déterminismes biologiques. L'histoire nous apprend aussi qu'une langue faible peut avoir raison d'une langue forte. Ainsi, au VIIIe siècle, l'anglais a bien failli disparaître au profit du norrois des Vikings; ceux-ci n'avaient plus que quelques batailles à livrer pour éliminer complètement les Anglo-Saxons. L'anglais est demeuré une langue faible jusqu'au XVIIe siècle et plusieurs « spécialistes » s'étaient même risqué à prédire sa mort prochaine ; on connaît la suite de l’histoire ! À partir du XVIIIe siècle, nombreux également sont ceux qui ont prédit la mort du français en Amérique du Nord ; or, en cette fin du XXe siècle, le français, du moins au Québec, n'a jamais paru aussi fort, car il a réussi à contrôler quelque peu la dominance de l'anglais sur son territoire. En Algérie, l'arabe a été une langue dominée par le français pendant 150 ans ; aujourd'hui, c'est le français qui est en train de perdre sur toute la ligne. L'exemple le plus frappant concerne l'hébreu. Celui-ci a cessé d'être utilisé comme langue parlée dès le IIe siècle de notre ère. Déclarée langue morte, l'hébreu a pu renaître de ses cendres quelque 1700 ans plus tard pour devenir la langue officielle d'un État qui, malgré ses sept millions de locuteurs, conserve une vitalité enviable et tout aussi comparable au danois, au suédois, au norvégien, au finnois, etc. On constatera que la vitalité et la mort des langues ne sont jamais des données acquises une fois pour toutes. Le processus d'assimilation, prélude à la mort d'une langue, peut s'arrêter en cours d'évolution, mais il faut avouer qu'il s'agit d'un phénomène peu généralisé. La tendance normale est que, une fois le processus de la régression amorcée, la vie d'une langue suit un déclin plus ou moins long avant de s'éteindre définitivement.
II. La situation de la langue guidar
1/La langue Guidar hier et les menaces survenues
Arrivé sur les territoires qui constituent son pays aujourd’hui, le peuple Guidar a érigé de fortes chefferies et principautés au Mayo-Louti jusqu’aux rives de Mayo-Binder et Lac-Léré. La langue officielle était le guidar et les mariages étaient endogamiques, globalement. Le peuple Guidar ne subissait pas de domination susceptible de l’induire à l’acculturation. La population était quasiment homogène. La langue, la culture et la religion guidar étaient alors fortes. La langue guidar était celle des affaires, de la religion, d’apprentissage, bref de tous les domaines de la vie du peuple guidar.
Le peuple Guidar a commencé à subir l’impérialisme culturel et culturo-spirituel à partir du XIXème. Il a fait face à l’invasion des peuls musulmans. Ces derniers ont voulu lui imposer une autre culture (culture islamo-peule) au détriment de la sienne. Les Guidar opposèrent une forte résistance. Quelques-uns ont, malheureusement, été convertis par la force. Les convertis étaient obligés d’abandonner leur culture. C’est ainsi commença à sévir, le phénomène d’acculturation entrainant l’assimilation. Les guidar convertis étaient, non seulement, acculturés mais assimilés aux foulbés. La culture d’origine est qualifiée d’ « impure ». Ce phénomène qui semble à la « foulbetisation » s’était accentué au lendemain des indépendances (jusqu’en 1982) sous le régime du président camerounais d’antan, dont avoir le statut de Peul sembler donner des avantages socio-économiques. Aujourd’hui encore la « foulbetisation » et l’« arabisation » dans les localités guidar persistent, chez plusieurs personnes.
Par ailleurs, plusieurs guidar de plusieurs localités de Léré ont été acculturés et assimilés aux Moundang. Il suffit d’interroger quelques vieillards, ils vous diront être d’origine guidar.
La société guidar a subi, également, le colonialisme entrainant la domination occidentale non seulement politique, économique mais également culturelle et linguistique comme sur bien de sociétés africaines. Cette imposition de la culture occidentale continue avec la mondialisation et l’imposition de leurs langues comme langues officielles et d’apprentissage. Avec la mondialisation, la concurrence des cultures et des langues est plus accrue. Les jeunes trouvent, devant eux, au quotidien, les musiques, les films, les journaux,… dans les langues étrangères. Cela leur fait croire que celles-ci sont meilleures.
Si l’évangélisation par certaines Eglises est faite par inculturation, certaines Eglises rejettent la quasi-totalité des éléments traditionnels entrainant l’acculturation de leurs membres (rejet des rites de jumeaux, funérailles, fêtes de récoltes, mariage traditionnel,…)
Si l’invasion des peules-musulmans et la colonisation n’ont pas pu anéantir le peuple guidar qui était tenace et fort résistant, ni liquider sa langue, il faut reconnaitre qu’elles sont venues diluer sa culture. La langue guidar a, alors, survécu une conquête dangereuse. Aujourd’hui, elle fait face à un problème très complexe.
1/La langue guidar aujourd’hui
La langue guidar, à cette ère de la mondialisation, fait face à la concurrence de plusieurs langues. Si hier, le Guidar était l’unique langue locale et officielle en pays guidar, aujourd’hui, elle fait face à plusieurs langues locales concurrentes (Foulbé, …), aux langues étrangères imposées par le colon, érigées en langues officielles et bien d’autres langues dites internationales. La langue guidar est, aujourd’hui, pleine d’emprunts quand bien même certains mots existent en guidar. En pays guidar, plus de 90% de Guidar aujourd’hui sont bilingues (parlant Guidar, Foulbé, Moundang, Français). Les marchés importants sont faits en Foulbé dans plusieurs localités guidar. Dans les mosquées, la prédication est faite en Peule. Dans les églises des pays guidar, les Messes sont soit dites en Français soit interprétées dans la langue guidar pour faire participer les personnes qui ne comprennent le français. Dans les administrations, c’est le français qui prédomine ayant un statut de langue officielle. Les mariages mixtes vont croissants. Dans les grandes réunions des guidar, le français est dominant. Il en est de même des réseaux sociaux. Les guidar qui ont faits l’école échangent entre eux plus en français. Dans les familles guidar citadines, le français est davantage privilégié. Parler le français est perçu comme d’un bon niveau d’instruction. L’on peut, par exemple, trouver des guidar dans de grandes agglomérations qui parlent très bien le français et le Foulbé mais parlent difficilement le guidar. Les guidar apprennent plus les langues d’autres peuples que ces derniers n’apprennent la leur. Le guidar s’épand ainsi moins que d’autres langues. Son champs d’usage reste, principalement, les familles, les petits marchés de boissons à concentration guidar et les causeries entre fils guidar des villages guidar. Le guidar est tellement tolérant que s’il y a un non-guidar parmi Dix (10) guidar, ceux-ci utiliseront la langue que comprend ce dernier pour leur dialogue, or le contraire n’est pas le cas. Ce-ci empêche les non-guidar à fournir d’efforts pour apprendre le guidar. Dans certains milieux, les familles dont l’un des parents n’est pas guidar, la langue guidar s’impose difficilement. Force est de constater que le nombre de locuteurs croit moins puisque réduit, principalement, aux fils guidar dont certains sont acculturés. Le danger est patent pour la langue guidar. Le bilinguisme guidar bénéficie moins à la langue guidar. Le peuple guidar est de plus en plus immergé. Ceux qui s’émigrent, s’acculturent et ceux qui sont sur place, la culture et la langue voisines, des immigrés ou étrangères fait acculturer plusieurs.
Selon le document de Zachée Denis Bitjaa Kody[3] où il a placé le Guidar parmi les langues à danger notable, le processus de la mort des langues nationales peut être comme suit, en cas d’absence d’actions appropriées. Ce processus a commencé depuis 1920 et se poursuit. Son analyse est suivante :
Ce sera un « cataclysme » culturel, s’il n’y a pas eu de solutions appropriées.
III. Actions salvatrices pour la langue guidar
1/Mener des actions linguistiques appropriées
La vitalité et la pérennisation d’une langue dépend en premier lieu de ses locuteurs. L’usage large de la langue guidar au-delà de l’an 2200 fera d’elle une langue pérenne. Il faut, à cet effet, adopter d’actions fortes. Il s’agit de la codifier, standardiser, normaliser et de l’enseigner de façon ininterrompue.
1a/Codification, standardisation et normalisation-Faire du guidar, langue officielle des organisations guidar
Telle que définie dans l’article de Dr A Douffisa, « la codification consiste à doter une langue d’un système d’écriture, de règles de grammaire, d’une orthographe, d’une prononciation, d’une syntaxe, d’un vocabulaire ayant reconnaissance institutionnelle ». Elle aboutit généralement à la publication des livres de grammaire et des dictionnaires des langues codifiées.
« … Dans les pays où la politique linguistique est explicite (cas de la France par exemple), note Dr A Douffissa la codification est faite par des institutions officiellement mandatées et des organismes d’Etat (Académie française, Commissions nationales de terminologie, etc). Dans les pays où la politique linguistique n’est pas explicite, la codification est souvent faite par des chercheurs isolés, des écrivains et des intellectuels dont la compétence n’est certes pas remise en question mais qui parfois n’ont aucun mandat officiel ».
La langue codifiée devient standardisée et normalisée (usage courant et officiel par les personnes physiques et morales). Il est plus qu’urgent d’agir, aujourd’hui, pour la langue guidar.
1b/L’enseignement de la langue guidar : Faire du guidar, langue d’apprentissage et de la littérature guidar
L’éducation par nos langues est garante d’épanouissement, d’équilibre psychologique et de gain d’échelle pour accéder aux connaissances. Mahatma GANDHI affirme que «…une éducation véritable est impossible si elle se passe dans une langue étrangère … seule la langue locale peut stimuler l’originalité de la pensée chez la plupart des gens » (« YOUNG INDIA » 1960). Le Guide de politique sur l’intégration des langues et cultures africaines dans les systèmes éducatifs (Ouagadougou 20-22 Janvier 2010) recommande :
La Conférence des Ministres de l’Education des pays ayant le français en partage tenue à Kaduna (Nigeria) du 24-26 Avril 2007 ayant pour Thème : Intérêt et importance des langues nationales dans l’enseignement relève, principalement, trois intérêts de politiques d’utilisation des langues nationales :
Malgré l’intérêt que revêt l’enseignement dans la langue maternelle, plusieurs Etats africains tardent à mettre, effectivement, en œuvre cette politique.
Ne pouvant pas laisser éteindre notre identité linguistique par l’inertie de nos Etats, nous sommes tenus d’agir.
Il nous faut :
2. Enseigner la culture guidar et promouvoir la littérature écrite guidar
La culture guidar dans tous ses traits doit être enseignée. Quelques éléments culturels peuvent commencer à être enseignés aux cours d’alphabétisation. Toutefois des cycles complets allant de l’élémentaire, intermédiaire au supérieur seront définis. Les volontaires s’y inscrivent. Ceux-ci développeront la littérature guidar dans la langue guidar. Les diplômés peuvent avoir des débouchés dans les milieux guidar (interprétariat, gestion des musées, de centres culturels, réalisation des films, documentaires, arts, animation des radios communautaires, …).
Il est, donc, nécessaire de procéder au recensement de tous les éléments constitutifs du patrimoine guidar tant matériel qu’immatériel. Ainsi, il faut élaborer et publier des ouvrages de culture générale en guidar tels que[4] :
Un comité est à instituer à cet effet.
3. Promouvoir la « guidarité » (vivre l’identité culturelle guidar partout et en tout temps)
Pour ce faire, il faut faire connaitre et comprendre la société guidar, sa nature, son histoire et sa culture et procéder à son incorporation. Ce se fera à travers l’enseignement de la langue et la culture guidar, les conférences, forums, les émissions radios-télévisions, les films, documentaires, les musiques guidar, les enregistrements audio, … Il y a lieu d’allouer chaque année des budgets pour cela.
Nous devons encourager des voyages touristiques dans nos milieux et valoriser nos objets d’art en se procurant nous-mêmes auprès des fabricants.
Bernard ZRA Deli[5] propose, pour pérenniser nos cultures, de former les jeunes dès le bas âge sur les valeurs humaines et essentielles de notre culture. En effet, l’éducation culturelle des jeunes et des adultes nous permet de nous enraciner dans notre culture, de nous moderniser sans nous renier. Ainsi, nous aurons une jeunesse moderne digne qui ne sera plus « une jeunesse falsifiée, déracinée et dédoublée ».
Pour la vitalité de notre culture, celle-ci doit être vécue par tous les guidar à tous les niveaux et dans tous les domaines de la vie. Tout guidar est appelé à vivre le multiculturalisme dans la conservation de son identité culturelle. En plus de l’éducation scolaire, les parents, pionniers de l’éducation de base doivent inculquer nos valeurs à leurs enfants dans leurs familles. Compte tenu de certaines exigences religieuses, il est nécessaire d’épouser la théologie d’inculturation prônée par certaines Eglises.
Par ailleurs, il faut promouvoir nos chefferies traditionnelles, organiser des concours culturels guidar, octroyer des bourses scolaires dont la maitrise de la langue et de la culture guidar sera une condition d’en bénéficier, instituer un chef spirituel guidar de référence (gardien suprême des us et coutumes) …
3. Développement socio-économique et local
Les organisations guidar doivent se mobiliser pour le développement communautaire et local. Les formations en entrepreneuriat sont à privilégier. Ces formations doivent être faites en guidar.
4. LES MOYENS
[1] Extrait de (http://www.axl.cefan.ulaval.ca/Langues/2vital_expansion.htm). (http://www.axl.cefan.ulaval.ca/Langues/2vital_mortdeslangues.htm) (en violet)
[2] Extrait de http://www.axl.cefan
[3] pour une mesure de la viabilité des petites langues
Zachée Denis Bitjaa Kody Université de Yaoundé 1 Cameroun
[4] Proposition faite par les exposants d’un thème de conférence sur le peuple guidar tenue à N’Djamena 01/05/2018 (Noel TOUMBA, Thomas MADEUH, Daniel TROUMBA et Joël TIZI)
[5] Mémoire de Licence au Grand Séminaire Saint Augustin de Maroua ayant pour thème : l’Impérialisme culturel et devenir de la culture africaine : Défis et perspectives